Il était une fois dans les Pays de Vilaine, un Syndicat intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères (SMICTOM) qui voulait réduire les déchets à la source et valoriser ceux non évités. En 2013, ce syndicat lance la collecte séparée des déchets verts et alimentaires (les biodéchets). Et ça marche !
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À l’origine, un projet ambitieux
Le SMICTOM des Pays de Vilaine (Ille-et-Vilaine) regroupe 44 communes pour un total de 80 000 habitants. Sur ce territoire marqué par une forte activité agricole, l’objectif était de réduire au maximum les déchets produits et en particulier les ordures ménagères. Le SMICTOM souhaitait valoriser les biodéchets en circuit local, produire un compost certifié utilisable en agriculture biologique, instaurer un système de facturation incitatif, le tout en maîtrisant ses coûts et sans altérer la qualité de service.
Pourquoi ça a si bien marché ?
Le SMICTOM a déployé une collecte séparée des biodéchets sur tout son territoire. Chaque foyer a reçu un bac marron pour y mettre des biodéchets, qui sont ramassés une fois par semaine. La mise en place de la collecte s’est accompagnée de la construction d’une plateforme de compostage ainsi que du déploiement d’une redevance incitative afin que les usagers puissent payer le service de façon personnalisée. Cette redevance dépend du nombre de sorties et de levées du bac gris, calculées grâce aux puces installées sur les bacs. Verdict : – 59 % d’ordures ménagères en 4 ans et 30 kg de biodéchets collectés par an et par habitant. Ce projet a été soutenu financièrement par la direction régionale Bretagne de l’ADEME dès 2013. Son succès n’aurait pas été possible sans une campagne de communication déployée sur tous les canaux : lettres, mails mais aussi formation des élus, agents et responsables associatifs, relais essentiels auprès des citoyens.
Il y a bien longtemps déjà qu’au Smictom des Pays de Vilaine, les usagers pratiquent le tri à la source des biodéchets au quotidien. 68 % de nos déchets sont valorisés par le compostage et le recyclage. L’objectif réglementaire de 65 % à l’horizon 2025 est déjà atteint !
Où vont les biodéchets ?
Depuis 2015, les biodéchets transportés à la plateforme de compostage (créée par le SMICTOM sur le site de la Lande de Libourg à Guignen) sont certifiés matière fertilisante utilisable pour l’agriculture biologique. Cette même année, le site a traité près de 9 500 tonnes de déchets organiques et a produit 5 120 tonnes de compost, utilisé par 20 agriculteurs. Seulement 0,5% des biodéchets collectés ont été qualifiés d’indésirables et détournés du compost ! En 2021, la moitié des biodéchets collectés avec le label « matière utilisable en agriculture biologique » a été vendue aux agriculteurs, le reste ayant été confié à un revendeur local et à divers professionnels.